vendredi, décembre 29, 2006

L'INTERVIEW : PETER BÖCKER

Du lourd, du très lourd. Pour le premier interview, Breatofinish a choisi d'aller chercher l'info à sa source. Et lorsque la source s'appelle Peter Böcker ça fait mal. Alors à vos calepins à vos carroms, stylo et striker en main. Peter Böcker est l'un des tout meilleurs joueurs d'Europe. Il a gagné la Coupe d’Europe, a été 4 fois finalistes. Pour avoir un apercu de ses resultats faites un petit tour par les statistiques du site suisse http://www.carrom.ch/ et vous comprendrez tout de suite. Peter est aussi reputé pour sa capacité à slammer. J’ai naturellement souhaité discuté avec lui de sa très riche experience carromistique. Je souhaite remercier chaleureusement Peter Böcker d’avoir bien voulu répondre à ces questions, mais aussi remercier Michael Lüning le Président du club de Carrom de Dortmund pour son aide. Question : Avez-vous immédiatement aimé ce jeu ? Peter Böcker : Evidemment ? Q: Qu’est-ce qui vous intéresse particulièrement dans le carrom ? P. B. : La tactique, la stratégie, la construction du jeu. Par exemple, si vous jouez au fléchettes : il y a deux possibilités. Soit vous atteignez la cible, soit non. Au carrom un joueur qui est moins habile dans les tirs que son adversaire peut néanmoins gagner la partie. Q : Quelle est la dimension du carrom que vous préférez ? P.B. : J’aime tous les aspects de ce ce jeu.
"CEUX QUI GAGNENT NE SONT PAS FORCEMENT CEUX QUI SAVENT RENTRER LES PIONS LES PLUS DIFFICILES"
Q: Vous êtes un grand joueur de carrom (vainqueur de l’Eurocup en 2002, 4 fois finalistes, plusieurs fois champion d’Allemagne) familier des compétitions internationale et du très haut niveau. Comment avez-vous fait pour atteindre un tel niveau ? P.B. : Comme pour tous les sports, il est nécessaire de beaucoup s’entraîner. Beaucoup de joueurs savent rentrer les pions, mais peu de joueurs en Europe savent contrôler les positions, le jeu. Ceux qui gagnent ne sont forcément pas ceux qui rentrent les pions les plus difficiles. Par exemple, si je suis dans une position delicate avec sur le plateau uniquement des pions vraiment difficiles à rentrer, je n’essaie pas de rentrer ces pions difficiles un par un. J’esssaie de changer la configuration du jeu, de manière à être dans une situation plus confortable pour les coups suivants. On progresse aussi en regardant et en observant les parties des meilleurs joueurs. En utilisant du materiel video, des videos d’autres joueurs ou ses propres parties. J’ai beaucoup de videos de mes matchs, de mes parties. Q : Quel type de grips utilisez-vous ? Avez-vous déjà changé de grip ? Comment décririez-vous votre grip et ses avantages ? P.B. : Je Joue avec l’index et je le couvre avec mon pouce et mon majeur. J’ai changé mon grip une centaine de fois... J’ai gagné la Coupe d’Europe 2003 avec le “scissor grip” : ce n’est pas le grip qui compte c’est l’esprit. Chaque grip a ses propres avantages mais aussi ses inconvénients. Avec le scissor-grip on prend beaucoup de place. Avec mon grip on prend moins de place.
"TOUS LES MEILLEURS JOUEURS INDIENS M'IMPRESSIONNENT"
Q : Vous avez joué contre les meilleurs joueurs d’Asie et d’Inde notamment. Quels adversaires vous ont le plus impressionné ? P. B. : Tous les meilleurs joueurs Indiens m’impressionnent. Le meilleur carrom que j’ai vu de ma vie c’était Nagsen Etambe contre Mahendre Etambe en 1989 à Heidelberg en Allemagne. Q : Parlons maintenant de white slam : combien en avez-vous faits ? Pouvez-vousen quelques mots expliquer le meilleur moyen de réussir des white slam ? P.B. : J’ai fait 133 white slams et cinq black slams. C’est impossible d’expliquer en quelques mots mais en général on peut dire qu’il faut une bonne casse puis après une bonne construction du jeu à partir de cette bonne casse. Q : Quel type de casse utiliser selon vous ? Une très grosse casse, une casse bien lourde qui explose et ouvre le jeu ou bien une casse minimale ? P.B. : Le type de casse depend vraiment des joueurs et des carroms. Sur des caroms rapides avec des bandes élastiques (Precise, Diamond) on n’a pas besoin de casser très fort. En revanche sur nos caroms allemands, on a besoin d’une grosse casse, plus puissante, parce que nos caroms ne rebondissent pas beaucoup. En règle générale, ça n’a pas de sens de faire une toute petite casse qui ne sort qu’un ou deux pions. A l’inverse, si la casse est tellement forte que les pions blancs rebondissent et reviennent au milieu, ce n’est pas bon non plus. "LA CONSTRUCTION DU JEU N'A RIEN A VOIR AVEC LE FEELING MAIS UNIQUEMENT AVEC LA CONNAISSANCE DU JEU, LE SAVOIR-FAIRE TACTIQUE" Q : Comment construisez vous une série de pions ? Quels pions jouez-vous en premier (les faciles, vous choisissez au feeling, les pions qui peuvent être rentrés mais ne peuvent pas servir pour un “double”) ? P.B. : Ce dont vous parlez c’est de la construction du jeu et évidemment il est impossible d’en parler dans l’absolu étant donné que chaque casse est différente et donne une situation de jeu spécifique. Ce que l’on peut dire c’est que les bons joueurs lorsqu’ils cassent retrouvent 9 fois sur 10 une configuration de jeu similaire. Disons que 5-6 pions sont ouverts et 3 restent au milieu dans une position inconfortable. Ensuite on regarde les pions “ouverts” qui peuvent servir à débloquer les pions difficiles (en utlisant des coups comme les cuts, les bombes, les glances etc.). Si on repère des pions comme ça à utiliser en bombe à proximité de la zone de tir par exemple on les garde (au chaud). En premier on joue les pions les plus “faciles”, puis on utilise les bombes ou les autres coups. La construction du jeu n’a rien à voir avec le feeling, la construction du jeu est une affaire de connaissance du jeu, de savoir-faire tactique. Q : Comment faîtes vous quand vous avez enchaîné 8 pions et la rouge et qu’il n’en reste plus qu’un ? Avez-vous un discours intérieur du type “reste concentré” ou “vas-y continue” ? P. B. : Juste “vas-y continue”. Q : Pensez vous que la capacité à faire des slams devrait venir naturellement ou que les joueurs devraient s’entraîner spécifiquelment à developer leurs aptitudes techniques et tactiques qui leur permettent de construire des slams ? P.B. : Ces aptitudes, ces savoir-faire ne me sont pas venus naturellement, ils nécessitent de l’entraînement, de la pratique et des connaissances, une science du jeu. Q : Quels conseils donneriez-vous aux joueurs qui veulent améliorer leur niveau de jeu ? P. B. : “Regarder” et “apprendre”. Beaucoup de joueurs ne s’intéressent pas au jeu des autres joueurs. Pourtant une heure passée à regarder et observer peut être plus utile et enrichissante qu’une heure à jouer. Mais évidemment il faut jouer régulièrement. Q : Quel type de palais utiliser ? Pensez-vous que le choix du striker est déterminant ou bien que non c’est la personne qui tire qui fait la difference ? P.B. : Le choix du striker depend du materiel et spécialement de la poudre “fécule de pomme de terre ou acide borique” le mieux c’est les palais de 15 grammes. Q : Sur l’excellent site http://www.psca.ca.pn/ peut lire “Carrom le jeu du conntrôle et de la concentration”. Pour atteindre le top niveau qui est le votre, vous êtes forcément à l’aise avec ces questions de contrôle, de concentration. Avez-vous travaillé cette dimension mentale du jeu ou bien avez-vous naturellement un gros mental ? P.B. : Je n’étais pas spécialement fort mentalement. Il m’a fallu plusieurs années pour le devenir. Q : Pouvez vous nous dire quelques mots à propos de votre club ? P. B. : Mon club de carom est le plus grand et le plus en réussite d’Allemagne. On fait du bon boulot. Pour plus d’informations on peut aller sur le site http://www.carrom-rcs.de/ Q : Comment imaginer vous le future du -carrom dans 50 ans ? P.B : J’espère que dans 50 ans beaucoup de joueurs auront atteint le niveau des joueurs indiens d’aujourd’hui.

1 commentaire:

Harpreet Singh a dit…

thats great interview, well benoit some people ask me questions and i have answered in punjab state carrom association website.